Cette technique
fut mise au point au XIXeme siècle pour remplacer l’hydrodistillation.
Les principaux
solvants utilisés dans ce type d’extraction sont l'hexane et le benzène, choisis en raison de leur grand pouvoir de
solubilisation et de leur volatilité, qui permet de les éliminer plus facilement. L'extraction se fait dans des cuves en
acier inoxydable, d'une contenance d'environ 3000 litres, munies de plateaux perforés empilés les uns sur les autres. Ainsi
les plantes ne sont ni écrasées ni tassées et le solvant circule librement. On utilise également des appareils munis de paniers
rotatifs, qui permettent de traiter les plantes en continu. Après le chargement des plantes dans l'extracteur, les solvants
sont introduits par un système de vannes afin de permettre la macération. La matière végétale est ainsi épuisée par plusieurs
lavages successifs aux solvants, le temps de contact étant déterminé en fonction de la nature de la plante et du produit employé.
Lorsque le solvant est chargé en principes odorants, il est conduit dans un décanteur afin d'éliminer tout excès d'humidité.
Il est ensuite acheminé vers un concentreur sous vide, où s'effectue une distillation partielle. Évaporé, récupéré puis
recyclé dans divers circuits, il laisse au fond de l'appareil un mélange pâteux, composé des molécules odorantes, des cires
et des pigments. Ce mélange est appelé résinoïde quand il résulte du traitement de plantes sèches (racines, graines, mousses,
baumes, gommes, résines,...) et concrète lorsqu'il provient plus spécifiquement du traitement des fleurs. Si les parfumeurs
emploient généralement les résinoïdes tels quels dans leurs compositions, la concrète subit en revanche un traitement supplémentaire.
En effet, les concrètes florales ont souvent une consistance épaisse et donc lavées plusieurs fois à l'alcool dans des
batteuses pour dissoudre les molécules odorantes, les cires étant auparavant filtrées une première fois. Le mélange concrète-alcool
est ensuite amené à une température de -12°C à -15°C, puis filtré à nouveau afin d'éliminer définitivement toute trace de
cire; les produits cireux ont en effet la propriété de se figer sous l'effet du froid. Pour finir, le mélange alcoolique est
distillé sous pression réduite. Une fois l'alcool évaporé, on obtient l'essence absolue, que le langage professionnel a réduit
au simple terme d'absolue.
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