
Les nouveautés :
La
technique du headspace® : Lorsque l'on traite des fleurs en recourant à des procédés
d'isolations classiques comme la distillation à la vapeur d'eau ou l'extraction aux solvants organiques, on obtient
fréquemment des produits qui divergent nettement, sur le plan olfactif, de la fragrance initiale de la fleur vivante. Ces
divergences peuvent être négatives sur le plan olfactif, mais aussi positives. Lorsque l'on fait appel aux méthodes
de headspace®, les molécules odorantes libérées par la fleur coupée ou sur pied sont
transportées par un courant de gaz neutre, exemple l’azote, avant d'être concentrées sur un absorbant adéquat, par exemple
du charbon actif ou un polymère organique. Elle seront ensuite désorbées et analysées par chromatographie pour réaliser une carte d’identité moléculaire du parfum
de cette fleur ou fruit. Lorsque l'on applique ces méthodes, les plantes ne subissent aucun dommage et l'on peut donc travailler
également en plein air, avec des plantes rares ou protégées. En recourant à la technique headspace sous vide, on peut obtenir,
à partir de fleurs de lilas cueillies, des concentrés de fragrances de haute qualité sensorielle qui correspondent assez fidèlement
à la fragrance de la fleur vivante.
Le headspace, appelé aussi procédé des fleurs vivantes, permet d’extraire
le parfum de végétaux, de lieux (sous-bois, plage...) ou d’ambiances immatérielles sans les détruire ou en utiliser
directement la source. Par un travail en commun, le chimiste et le parfumeur peuvent ainsi recréer en laboratoire l’odeur
captée in vivo dans la nature et, de fait, obtenir de nouvelles sources d’inspiration, qui n’existeraient pas
sans ce système dans la palette du créateur.
Autre méthode similaire :
la technique d’analyse du Nature Print® ; pour capter une odeur, différents extraits sont soigneusement séléctionnés
et evalués au moyen de la chromatographie gazeuse et de la spectographie de masse. Grâce au Nature Print®, on peut alors reconstruire
la finesse et la complexité d’une odeur pour etre au plus près de la nature. « Le Nature Print® est à la parfumerie
ce que la photographie est à l’illustration. »
Tout ces procédés
font partis de la chimie de synthèse, celle-ci s’opposant à l’extraction. En effet, elle permet de reproduire
une odeur sur mesure à partir de composés naturels ou artificiels. La chimie organique, apparaissant vers la fin du 19eme
siècle a permit de préparer des senteurs équivalentes aux naturelles à partir de composés différents, de créer des senteurs
nouvelles, qui n’existent pas dans la nature, de reconstituer des complexes odorants naturels comme le muguet ou lilas,
qui ont résisté jusqu’à ce jour à toute tentative d’extraction directe.
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